Qu’attendent les équipes éducatives, des personnes qui les managent ?

Souvent la tête dans le guidon l’administration est débordée et stressée par tout un tas de choses : les inspections, les attentes des parents, la gestion opérationnelle de l’école.

Les enseignants sont quant à eux, sollicités sur la pan pédagogique, à la fois pour répondre aux attentes institutionnelles, pour répondre aux spécificités sur projet de l’école, à la qualité pédagogique de leurs enseignements et souvent aux besoins spécifiques des élèves de leur classe. Beaucoup arrivent en fin de période ou en fin d’année, à un point de rupture.

En tant qu’administrateur tenez-vous compte de la charge des enseignants ? Réfléchissez-vous à des stratégies particulières pour faciliter leur quotidien? Questionnez-vous vos équipes ?

C’est en réalité assez simple de demander à vos enseignants ce qu’ils vivent sur le terrain, comment ils le vivent, et comment vous pourriez faciliter leur poste.

En réalité, les répercussions positives de ces attentions ne feront que mettre en place un cercle vertueux sur l’ensemble de votre structure.

Voici quelques points de réflexion :

Parler self-care n’est pas la solution

Concept à la mode, prendre soin de soi, prendre du temps pour soi…

Le sentiment dominant quand on questionne les enseignants est plutôt : “Arrêtez de nous parler de self-care”.

 En fait, tout le monde sait qu’il devrait prendre soin de lui. Si les personnes ne le font pas c’est que leur quotidien ne le permet pas. En parler ne fait qu’aggraver les choses. Je me rappelle d’un premier stage en entreprise que j’ai réalisé durant mes études. 

Le directeur d’agence faisait intervenir des indépendants pour des ateliers de méditation/relaxation sur les temps de pause du midi. Les salariés avaient le choix d’y participer ou non, tout comme des temps des massages au travail. 

À retenir : Si vous tenez vraiment à ce que vos enseignants prennent soin d’eux-mêmes, cessez d’en parler et offrez-leur ce qui les aidera à le faire, notamment : du temps.

Prioriser la résolution des conflits

Le constat général partagé porte sur les difficultés d’apprentissage, la baisse de niveau des élèves.

En fait, les enfants font des progrès incroyables quand ils ont des enseignants formés sur le sujet. Ces enseignants savent comment combler les lacunes et mettre des choses en œuvre dans leur classe quand ils sont concernés et attentionnés.

Ce qui pose problème, c’était l’augmentation significative des problèmes de comportement et des besoins sociaux et émotionnels des élèves. Une question dont on parle moins, mais qui est celle qui pose le plus de problèmes dans la classe, au jour le jour.

À retenir : Mettez l’accent sur la formation des enseignants, sur la proposition de résolutions des problèmes de comportement (reconnaissance et gestion des émotions, des conflits…) cela vous permettra d’avoir plus de temps à consacrer sur les difficultés d’apprentissage. Si vous avez des classes ou les conflits et comportement s’autorégulent, les enseignants auront plus de temps pour vous concentrer sur l’essentiel.

Déculpabiliser les équipes 

Nous luttons tous contre la pénurie d’enseignants et/ou remplaçants.

Votre personnel actuel, en poste, se sent-il mal de prendre un jour de congé quand il est malade ? Si c’est le cas, questionnez-vous sur votre type de management.

Culpabilise-t-il de refuser un remplacement lorsque vous le demander ?

On doit comprendre le stress que tout le monde subit si on impose à un collègue d’en remplacer un autre, cela lui fera perdre du temps qu’il peut consacrer à son bien être ou sa période de préparation pour sa propre classe.

 Cette culpabilité s’avère être une charge mentale importante sur le moral des enseignants qui estiment ne plus être en droit d’être malade ou de ne pas pouvoir remplacer.

À retenir : Évitez à tout prix de culpabiliser les absents ou de dresser les enseignants les uns contre les autres, notamment en leur imposant d’utiliser leur période de préparation pour faire du remplacement. Faites ce que vous pouvez pour trouver un autre moyen.

Soutenir les initiatives

Le reflexe, quand on constate qu’il y a un retard sur les progressions est de stopper toute initiative qui ne seraient pas dans le programme initial.

Sachez que c’est mal vécu par les enseignants qui se seraient donné du mal à s’investir dans projet nouveau.

C’est la mort lente assurée d’initiatives futures. Il faut prendre en compte la charge émotionnelle que cela représente pour les enseignants lorsque des initiatives auxquelles ils ont contribué tombent à l’eau.

À retenir : Le contexte est important. Écoutez vos collaborateurs, ils ont peut-être des propositions pédagogiques auxquelles vous n’avez pas pensé.

N’ignorez pas le climat de travail

L’ambiance de travail est clairement ce qui donne à un membre l’envie de se lever et se rendre au travail le matin.

Avez-vous des petites attentions pour vos équipes ? Ces petites choses comptent.

Outre le sourire qui ne coûte rien, l’e-mail, la carte de remerciement, la nourriture dans la salle des profs, le café du vendredi semblent avoir une importance que vous ne soupçonnez pas.

À retenir : Restez encourageant et optimiste de manière réaliste, mais partagez la vérité et sachez admettre que c’est parfois difficile. Soyez vrai. Soyez authentique. Dirigez sans enlever le côté humain de la fonction.

Les divergences d’opinion ont le droit d’exister

Le fait d’ignorer ce problème est nuisible. Il est nécessaire de reconnaître les différences d’opinion et de perspective. Cependant, les cultures saines ne laissent pas les différences d’opinion et de perspective définir la façon dont les personnes se traitent les unes les autres. Les cultures saines persistent et maintiennent que chaque membre s’attache à la réussite de chaque autre membre et en assume une certaine responsabilité, même si elles ne sont fondamentalement pas d’accord sur certains points.

À retenir : Rappelez aux gens les attentes et les normes institués dans les relations internes. La divergence d’opinion existe et nous devons le comprendre, mais cela ne signifie pas que nous devons changer les règles relatives à la façon dont nous interagissons avec nos collègues.

En fin de compte, soumettre un sondage dans vos équipes à la recherche active de commentaires de la part d’un groupe d’enseignants bien intentionnés sera une expérience qui vous aidera à améliorer vos performances et vos capacités de direction à l’avenir.

Empathie, courtoisie et collaboration devraient permettre aux équipes d’évoluer ensemble au service de l’école et des élèves.